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Des racines bleues et vertes

Cégep virtuel est né dans un corridor. C’était lors d’une rencontre des directeurs des études du Québec en 2016. Tous les intéressés étaient à la tête de cégeps de régions. Certains sur le bord de la mer, certains en pleine forêt.

Ils vivaient tous des réalités semblables : la diminution de leur effectif étudiant, le défi de desserte de petits centres d’études. Chacun jonglait dans son coin du Québec avec de trop petits nombres d’étudiants quand venait le temps d’ouvrir des groupes en dehors des grilles de cheminement régulières. Comme tous les cégeps, ils vivaient avec un nombre grandissant d’étudiants ayant des cheminements atypiques. Et comme tous les cégeps, ils avaient l’obligation de voir à la persévérance et à la diplomation de leurs étudiants, malgré ces défis.

Alors ils ont misé sur une expertise qui s’est développée dans les régions : l’enseignement à distance synchrone. Ils se sont regroupés pour construire une offre de cours alternative en classe virtuelle de soir, basée sur l’enseignement donné par un enseignant du régulier. Sur une base volontaire, tel cégep donnera le cours de français, tel autre le cours de mathématiques. Les étudiants de tous les cégeps pourront s’y inscrire par commandite. La formule permettra de regrouper les 5 étudiants de Thetford, les 4 étudiants de Gaspé, les 6 de l’Abitibi pour former des groupes dont la taille commencera à avoir de l’allure.

Les cégeps ont coconstruit leur modèle. Ils ont défini comment l’offre de cours serait élaborée, comment les cours seraient attribués entre les cégeps, qui aurait la priorité, etc. On a déterminé comment se feraient les inscriptions, les communications, le soutien, l’offre des mesures d’aide et des services adaptés, la coordination de tout ça… alouette !

Au début, les cours n’étaient offerts que pour les étudiants des cégeps partenaires, visibles uniquement de l’intérieur de l’écosystème. Mais voilà : le réseau collégial est très petit finalement. Bientôt des demandes sont venues d’un peu partout, par le simple bouche-à-oreille. Les cégeps partenaires ont accepté d’ouvrir les inscriptions aux étudiants des autres cégeps pour leur permettre d’accéder à cette alternative.